L'euro a reculé mardi sur le marché européen face à un panier de devises mondiales, creusant ses pertes pour le quatrième jour consécutif face au dollar américain et enregistrant son plus bas niveau en deux semaines, les investisseurs ayant interprété les termes de l'accord commercial entre l'Union européenne et les États-Unis comme favorisant l'économie américaine.
Suite à une réunion agressive de la Banque centrale européenne la semaine dernière, la probabilité d'une baisse des taux d'intérêt européens en septembre a diminué. Afin de réévaluer ces anticipations, les investisseurs attendent la publication de plusieurs indicateurs économiques clés en Europe, notamment les niveaux d'inflation pour juillet.
Aperçu des prix
• Taux de change EUR/USD aujourd'hui : l'euro a chuté face au dollar de 0,1 % à 1,1575 $ — le plus bas depuis le 17 juillet — par rapport au cours d'ouverture d'aujourd'hui de 1,1588 $, avec un plus haut à 1,1599 $.
• L'euro a clôturé la séance de lundi en baisse de 1,3% face au dollar, marquant sa troisième perte quotidienne consécutive et la plus forte perte sur une journée depuis le 12 mai.
Accord commercial UE-États-Unis
Lors de leur rencontre en Écosse dimanche, le président américain Donald Trump et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen ont annoncé un nouvel accord commercial qui comprend les éléments suivants :
• L’accord impose des droits de douane américains sur les importations en provenance d’Europe — y compris les voitures, les produits pharmaceutiques et les semi-conducteurs — à un taux de 15 %, à compter du 1er août.
• Un groupe sélectionné de produits américains a été entièrement exempté des droits de douane européens dans le cadre d'un accord de « non-réciprocité ». Il s'agit notamment de pièces d'avion, d'équipements semi-conducteurs, de certains médicaments génériques, de produits chimiques et de produits agricoles stratégiques.
• Les tarifs sur l’acier et l’aluminium resteront à 50 % pour l’instant, avec un accord pour éventuellement les remplacer ultérieurement par un système de quotas.
• L’Union européenne s’est engagée à injecter jusqu’à 600 milliards de dollars d’investissements dans l’économie américaine au cours du second mandat de Trump.
• L’UE s’est également engagée à acheter pour environ 750 milliards de dollars de produits énergétiques américains, notamment du gaz naturel liquéfié et du charbon nucléaire, au cours des trois prochaines années.
• Trump a souligné que l’accord vise à réduire le déficit commercial des États-Unis avec l’UE, qui a atteint 235,6 milliards de dollars en 2024.
• Von der Leyen a décrit l’accord comme offrant « stabilité et prévisibilité » aux deux parties, en mettant l’accent sur le « rééquilibrage » des relations commerciales.
Réactions européennes
La France a qualifié lundi l'accord-cadre commercial de « jour noir » pour l'Europe, affirmant que l'UE avait capitulé face au président Donald Trump avec un accord déséquilibré.
Le chancelier allemand Friedrich Merz a déclaré que son économie subirait un préjudice « significatif » en raison des tarifs douaniers convenus.
Opinions et analyses
• Ray Attrill, responsable de la stratégie FX à la National Australia Bank, a déclaré : « Il n'a pas fallu longtemps aux marchés pour conclure que cette nouvelle relativement bonne est toujours, en termes absolus, une mauvaise nouvelle concernant l'impact à court terme sur la croissance de la zone euro. »
• Attrill a ajouté : Les Français ont sévèrement condamné l’accord, tandis que d’autres — y compris le chancelier Merz — exagèrent peut-être les conséquences négatives pour les exportateurs et, par extension, pour la croissance économique.
Taux d'intérêt européens
• La Banque centrale européenne a maintenu la semaine dernière ses taux d'intérêt directeurs inchangés à 2,15 % — le niveau le plus bas depuis octobre 2022 — après les avoir abaissés lors de la réunion précédente pour la septième fois consécutive.
• La BCE a choisi de suspendre son assouplissement monétaire, en attendant des éclaircissements sur l’avenir des relations commerciales des États-Unis.
• La présidente de la BCE, Christine Lagarde, a déclaré après la réunion de politique monétaire : « Nous sommes dans une phase d'attente. » Elle a ajouté que l'économie de la zone euro a fait preuve de résilience malgré l'incertitude économique mondiale.
• Selon des sources de Reuters, une nette majorité lors de la réunion de la BCE a exprimé sa préférence pour le maintien des taux d'intérêt inchangés en septembre, marquant la deuxième réunion consécutive avec un tel sentiment.
• L'évaluation du marché monétaire pour une baisse des taux de la BCE de 25 points de base en septembre est passée de 50 % à moins de 30 %.
• Pour réévaluer ces attentes, les investisseurs surveilleront de près les prochaines données économiques en provenance d’Europe, ainsi que les commentaires des responsables de la BCE.
Le yen japonais a baissé mardi sur le marché asiatique face à un panier de devises majeures et mineures, creusant ses pertes pour le quatrième jour consécutif face au dollar américain et enregistrant son plus bas niveau en deux semaines, alors que la monnaie américaine continuait de briller suite aux récents développements commerciaux et avant la réunion de la Réserve fédérale.
La Banque du Japon doit se réunir mercredi pour discuter de la politique monétaire adaptée aux récents développements économiques du pays, la probabilité d'une hausse des taux d'intérêt de 25 points de base restant inférieure à 20 %.
Le prix
• Taux de change USD/JPY aujourd'hui : le dollar a augmenté par rapport au yen de 0,15 % à 148,71 ¥ — le plus haut depuis le 18 juillet — en hausse par rapport au prix d'ouverture d'aujourd'hui de 148,50 ¥, avec un plus bas de 148,29 ¥.
• Le yen a perdu 0,6% face au dollar à la clôture de lundi, marquant sa troisième perte quotidienne consécutive, dans un contexte d'amélioration de l'appétit pour le risque sur les marchés.
Dollar américain
L'indice du dollar américain a augmenté d'environ 0,1% mardi, prolongeant ses gains pour la quatrième séance consécutive et atteignant un sommet de deux semaines à 98,71 points, reflétant la force continue de la devise américaine par rapport à un panier de devises majeures et mineures.
Cette hausse intervient alors que les craintes d'un ralentissement économique américain se sont atténuées suite aux récents accords commerciaux signés par les États-Unis avec le Japon et l'Union européenne.
En outre, des données économiques solides ont indiqué que la Réserve fédérale pourrait prendre plus de temps avant de reprendre les baisses des taux d’intérêt américains.
La très attendue réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale débutera plus tard dans la journée, et les décisions seront prises mercredi. Les prévisions indiquent que les taux d'intérêt américains resteront probablement inchangés pour la cinquième réunion consécutive.
Banque du Japon
• La Banque du Japon se réunira mercredi pour discuter de la politique monétaire adaptée aux évolutions de la quatrième économie mondiale, les décisions étant attendues jeudi.
• Les prix du marché pour une hausse des taux de 25 points de base par la Banque du Japon lors de cette réunion se maintiennent actuellement à environ 20 %.
• Le gouverneur de la Banque du Japon, Kazuo Ueda, a déclaré précédemment que l'économie et les prix sont confrontés à de fortes pressions à la baisse et que la Banque du Japon dispose d'une marge de manœuvre limitée pour soutenir la croissance en réduisant les taux d'intérêt, le taux d'intérêt à court terme restant à 0,5 %.
• L'ancien vice-gouverneur de la Banque du Japon, Hiroshi Nakaso, a déclaré qu'il était probable que la Banque reprenne les hausses de taux d'intérêt une fois que l'incertitude concernant l'impact des tarifs douaniers américains sur l'économie se sera dissipée.
Dans le monde en constante évolution de l'innovation en matière d'énergie propre, le biogaz occupe rarement le devant de la scène. Il ne brille pas comme l'énergie solaire, ne suscite pas le buzz comme les batteries et ne suscite pas de tensions géopolitiques comme le fait l'hydrogène. Pourtant, discrètement, régulièrement et avec un impact croissant, il accomplit déjà ce que de nombreuses technologies climatiques ne promettent encore qu'un jour : remplacer les combustibles fossiles aujourd'hui.
Le biogaz est produit à partir de déchets organiques, de résidus agricoles et même de boues d'épuration. Il s'agit essentiellement de biogaz raffiné pour contenir une forte concentration de méthane, ce qui le rend apte à remplacer le gaz naturel fossile. Il peut être injecté dans les réseaux de gaz existants, utilisé pour le transport ou servir de matière première pour la fabrication de produits chimiques et d'engrais. Dans un monde qui s'efforce de décarboner l'utilisation du gaz sans reconstruire les infrastructures de fond en comble, le biogaz s'avère être une passerelle indispensable – et même, dans certains secteurs, une solution à long terme.
Le biogaz en Europe : de la marge politique à un atout énergétique clé
L'Europe prend depuis longtemps le biogaz plus au sérieux que la plupart des autres. La France, en particulier, s'est imposée comme un leader grâce à un système de tarifs de rachat garantis, à une planification régionale et à des engagements en matière d'injection dans le réseau. Le pays compte aujourd'hui plus de 600 centrales de production de biogaz et vise une production de 20 térawattheures d'ici 2030, un objectif qu'elle pourrait même dépasser.
Le Royaume-Uni s'est également tourné vers le biogaz, avec son programme de soutien au gaz vert (Green Gas Support Scheme) qui offre des incitations financières aux installations de digestion anaérobie valorisant le biogaz en biométhane. Son utilisation dans les transports, notamment pour les véhicules lourds difficiles à électrifier, suscite une attention croissante en tant qu'alternative au diesel à court terme.
Le Danemark, l'Allemagne et l'Italie suivent la même direction, liant souvent le développement du biogaz aux politiques agricoles, à la gestion des déchets et même à la croissance économique rurale. Il s'agit d'un cas d'école illustrant comment les objectifs climatiques peuvent s'inscrire dans la logique d'une économie circulaire.
Plus important encore, le biogaz n'est plus simplement mélangé au gaz conventionnel : dans certains réseaux, notamment dans les zones rurales ou isolées, il remplace déjà entièrement le gaz fossile. Il s'agit d'un changement radical : d'une substitution partielle à une décarbonation complète.
Amérique du Nord : du buzz autour du GNR à son déploiement régulier
Outre-Atlantique, le biogaz – plus communément appelé gaz naturel renouvelable (GNR) – gagne du terrain aux États-Unis et au Canada, quoique par des voies différentes. Une grande partie de cette croissance est tirée par les crédits de transport, comme la norme californienne sur les carburants à faible teneur en carbone, qui a stimulé une expansion progressive, notamment dans les applications de valorisation énergétique des déchets.
Aux États-Unis, les principaux fournisseurs de gaz ont commencé à investir dans le GNR dans le cadre de leurs engagements de décarbonation, et plusieurs États commencent à fixer des objectifs d'approvisionnement. Au Canada, la réglementation sur les carburants propres et les programmes de soutien provinciaux ouvrent la voie à l'expansion du biogaz dans les transports et les usages stationnaires.
Bien que la loi américaine sur la réduction de l'inflation soit plus communément associée à l'hydrogène et au captage et stockage du carbone, elle contient également des dispositions susceptibles de soutenir le GNR. Parallèlement, le secteur privé, notamment dans les États agricoles, investit dans le biogaz issu de l'élevage, avec pour avantages supplémentaires la réduction des émissions de méthane et la production d'engrais.
Cela dit, les États-Unis restent confrontés à des défis que l'Europe a déjà commencé à relever : des politiques fragmentées, un accès limité au réseau et l'absence de stratégie nationale incluant visiblement le biogaz. Mais le potentiel est évident, et les bases sont en place.
Au-delà de l'énergie : l'avantage du biogaz en matière d'économie circulaire
L’un des attributs les plus précieux du biogaz est sa capacité à s’aligner sur d’autres objectifs de durabilité.
En plus de réduire les émissions de carbone, le biogaz contribue à :
- Traiter les déchets organiques
- Réduction des émissions de méthane provenant de l'agriculture
- Améliorer l'autosuffisance en engrais
- Créer des emplois ruraux
- Réduire la pression sur les réseaux d'égouts
Il s’agit ainsi d’une solution circulaire : transformer les déchets en énergie, en engrais et en opportunités économiques.
Conclusion
Le biogaz ne fait peut-être pas la une des journaux, mais il contribue à façonner la transition énergétique de manière concrète et mesurable. En Europe comme en Amérique du Nord, la croissance du secteur reflète un changement de mentalité : la décarbonation ne se limite pas à des inventions futuristes, mais implique aussi d'utiliser les outils dont nous disposons déjà, de manière intelligente et efficace.
Dans des publications antérieures, l'auteur a examiné comment des technologies comme l'hydrogène et le captage du carbone peuvent contribuer à la décarbonation de l'industrie et des systèmes énergétiques. Le biogaz mérite une place dans cette discussion. Il est pratique, circulaire et de plus en plus évolutif.
Alors que les décideurs politiques cherchent des solutions climatiques rapides, abordables et méthodiques, ils ne devraient pas négliger ce grimpeur discret. Le biogaz a déjà prouvé sa capacité à relever le défi – digesteur après digesteur, canalisation après canalisation, molécule après molécule.
La plupart des indices boursiers américains sont restés stables en territoire positif lors des échanges de lundi après une ouverture forte, les marchés ayant absorbé l'accord commercial douanier récemment conclu entre les États-Unis et l'Union européenne.
L'accord, annoncé dimanche, prévoit l'imposition de droits de douane de 15 % sur la plupart des produits européens au lieu de 30 %. Le président américain Donald Trump a également indiqué que l'accord comprend un engagement de l'Union européenne à acheter pour 750 milliards de dollars de produits énergétiques américains au cours des prochaines années.
Entre-temps, de hauts responsables des États-Unis et de la Chine doivent se rencontrer lundi à Stockholm pour tenter de prolonger la trêve commerciale avant la date limite du 12 août.
Au cours de cette semaine chargée, les investisseurs attendent davantage de rapports sur les bénéfices des entreprises, notamment ceux de Meta et Microsoft mercredi, suivis d'Amazon et d'Apple jeudi.
La Réserve fédérale commence également aujourd'hui sa réunion, qui se poursuivra jusqu'à mercredi, dans un contexte d'attentes de maintien du taux d'intérêt dans une fourchette de 4,25% à 4,5%.
Dans les échanges, l'indice Dow Jones Industrial Average a reculé de moins de 0,1 % (soit 29 points) à 44 873 points à 16h27 GMT. L'indice S&P 500 a progressé de moins de 0,1 % (soit 0,5 point) à 6 389 points, tandis que l'indice Nasdaq Composite a progressé de 0,2 % (soit 41 points) à 21 150 points.