Le dollar australien a largement progressé lors des échanges européens mardi face à un panier de devises majeures, prolongeant ses gains pour le troisième jour consécutif face à son homologue américain et atteignant un sommet d'une semaine, suite au ton belliciste de la Banque de réserve d'Australie (RBA).
Comme prévu, la RBA a décidé de maintenir son taux directeur inchangé à 3,60%, le niveau le plus bas depuis près de deux ans et demi, tout en exprimant sa prudence face à l'inflation élevée au cours du troisième trimestre de cette année.
Aperçu des prix
• Taux de change AUD/USD du jour : Le dollar australien a grimpé de 0,5 % à 0,6609, le plus haut niveau en une semaine, à partir d'un prix d'ouverture de 0,6577, avec un plus bas de séance à 0,6571.
• Lundi, le dollar australien a clôturé en hausse de 0,45% face au billet vert, marquant un deuxième gain quotidien consécutif, poursuivant sa reprise depuis un plus bas de trois semaines à 0,6521.
Banque de réserve d'Australie
Conformément aux attentes du marché, la RBA a maintenu mardi son taux directeur inchangé à 3,60%, le plus bas depuis avril 2023.
La banque centrale a déclaré que les données récentes indiquaient que l'inflation pourrait s'avérer plus élevée que prévu au troisième trimestre, tandis que les perspectives économiques globales demeurent incertaines. Elle a noté que le conseil d'administration jugeait approprié de maintenir la prudence en matière de politique monétaire, tout en restant bien positionné pour réagir aux évolutions internationales.
Plus tôt cette année, la RBA a abaissé ses taux en février, mai et août. Face à des prix à la consommation plus élevés que prévu, les marchés attendent désormais le rapport complet sur l'inflation du troisième trimestre, attendu fin octobre.
Taux d'intérêt australiens
• Le prix du marché pour une baisse des taux de 25 points de base en novembre est passé de 85 % à 55 %.
• Les investisseurs attendent de nouvelles données sur l’inflation, le chômage et les salaires en Australie pour réévaluer les chances d’une nouvelle baisse.
Opinions et analyses
• Carol Kong, stratège en devises à la Commonwealth Bank of Australia, a déclaré que la déclaration de la RBA avait un ton relativement agressif, soulignant les tensions dans le flux des données économiques et la surprise à la hausse de l'inflation la semaine dernière.
• Elle a ajouté : « Nous maintenons notre prévision d’une baisse des taux de 25 points de base en novembre, mais notons qu’elle n’est pas garantie et dépend de la lecture de l’IPC du troisième trimestre, attendue fin 2025. »
Performance du dollar australien
Le dollar australien a progressé de plus de 6 % depuis le début de l'année, profitant de la faiblesse du dollar américain et d'un regain d'appétit pour le risque. Rien qu'en septembre, l'AUD a progressé de 0,6 %, après avoir atteint son plus haut niveau en 11 mois il y a deux semaines.
À l'issue de sa réunion du 30 septembre, le comité de politique monétaire de la Reserve Bank of Australia a décidé mardi matin de maintenir les taux d'intérêt inchangés à 3,60%, le niveau le plus bas depuis avril 2023, conformément aux attentes du marché.
Lors de sa réunion d'août, la RBA avait réduit ses taux d'intérêt de 25 points de base à 3,60 %, reprenant le cycle d'assouplissement monétaire qui s'était interrompu en juillet.
La décision d'aujourd'hui vise à accorder plus de temps pour évaluer l'évolution économique du pays. Le communiqué souligne que les données récentes suggèrent que l'inflation pourrait être plus élevée que prévu au troisième trimestre, tandis que les perspectives économiques générales demeurent incertaines.
•Cette déclaration est considérée comme « positive » pour le dollar australien.
Le dollar américain a chuté face à la plupart des principales devises lors des échanges de lundi, alors que les marchés attendaient avec impatience les données économiques clés attendues plus tard cette semaine.
Cette décision intervient dans un contexte d'inquiétudes du marché quant à une éventuelle fermeture du gouvernement américain si les législateurs du Congrès ne parviennent pas à adopter le projet de loi de financement avant la fin du mois de septembre.
Le président Donald Trump a mis en garde contre de possibles licenciements massifs d’employés fédéraux si la loi n’est pas adoptée et si la fermeture du gouvernement entre en vigueur.
Les investisseurs surveillent de près les publications économiques importantes de cette semaine, notamment les données sur l'activité manufacturière américaine, ainsi que le rapport mensuel sur l'emploi attendu vendredi.
Dans les échanges, l'indice du dollar a chuté de 0,2% à 97,9 points à 17h19 GMT, enregistrant un plus haut à 98,1 points et un plus bas à 97,7 points.
Dollar australien
Le dollar australien a augmenté de 0,5% par rapport à son homologue américain à 0,6578 à 17h29 GMT.
Dollar canadien
Le dollar canadien a gagné 0,1% par rapport au dollar américain à 0,7190 à 17h29 GMT.
De Bruxelles à Washington, un nouvel enthousiasme pour les petits réacteurs nucléaires modulaires (SMR) déferle sur les milieux politiques, les centres de recherche et les start-ups du secteur de l'énergie. Ces unités nucléaires compactes, commercialisées comme des solutions prêtes à l'emploi, sont présentées comme la solution idéale pour alimenter les centres de données, répondre à la demande croissante d'intelligence artificielle et accompagner la transition énergétique grâce à une électricité propre et stable.
Mais il y a un problème. En fait, il y en a beaucoup. Et aucun n'est « petit ».
Le cycle du battage médiatique bat son plein
Aujourd'hui, les SMR sont présentés comme l'iPhone de l'énergie nucléaire : plus intelligents, plus compacts, moins chers et évolutifs. Une solution miracle pour tous les besoins, des réseaux isolés à la décarbonation des industries lourdes, en passant par l'alimentation des serveurs d'IA. Des pays comme les États-Unis, le Canada et le Royaume-Uni ont mis en place des plans ambitieux pour les déployer. De grandes entreprises comme NuScale, Rolls-Royce SMR, GE Hitachi et TerraPower ont présenté des échéanciers prometteurs et des promesses en or.
Mais les petits caractères racontent une autre histoire.
Aucun SMR commercial n'est en exploitation dans le monde. Aucun n'a même été construit. NuScale, pionnier américain dans ce domaine, a récemment abandonné son projet phare dans l'Utah, les coûts ayant dépassé les 9 000 dollars par kilowatt et n'ayant pas réussi à attirer d'investisseurs. Même le PDG de l'entreprise a admis que les opérations ne démarreraient pas avant 2030. Parallèlement, l'usine de SMR promise par Rolls-Royce n'a produit aucun boulon en acier.
Autrement dit, nous misons sur une technologie qui n'existe pas encore à grande échelle, qui ne sera déployée en nombre significatif que dans les années 2030 et qui nécessiterait des milliers d'unités pour réduire la demande énergétique mondiale. Ce n'est pas de la stratégie, c'est de la science-fiction.
Les grands réacteurs n’inspirent pas non plus confiance
Même les projets nucléaires de grande envergure, que les SMR sont censés « réparer », rencontrent des difficultés. Prenons l'exemple du réacteur britannique Hinkley Point C, autrefois présenté comme l'avenir du nucléaire européen. Il affiche désormais un budget deux fois supérieur à son budget initial (plus de 46 milliards de livres sterling), accuse un retard d'au moins cinq ans et rencontre toujours des problèmes de construction. Le même modèle d'EPR, soutenu par la France, a subi des revers similaires à Flamanville (France) et à Olkiluoto (Finlande), où la construction a pris plus de dix ans de plus que prévu et où les coûts ont explosé.
Soyons francs : si une autre technologie énergétique avait eu un tel bilan, nous l’aurions rejetée en ridicule il y a des années.
Prix planchers pour le nucléaire, plafonds pour le bon sens
Les autorités françaises et finlandaises ont désormais approuvé des prix minimums garantis pour le nouveau parc nucléaire, donnant ainsi aux opérateurs un véritable chèque en blanc. En Finlande, le prix plancher a été fixé à plus de 90 € par mégawattheure pendant 20 ans. En revanche, les prix des enchères solaires et éoliennes européennes se situent entre 30 et 50 €/MWh, avec des coûts marginaux bien inférieurs.
Alors pourquoi s'enfermer dans des contrats à long terme à des prix plus élevés au nom d'un « avenir basé sur le marché » ? Difficile d'imaginer comment cela pourrait aider les consommateurs, les industries ou les objectifs climatiques. D'autant plus que les centrales nucléaires, comme les énergies renouvelables, nécessitent encore d'importantes mises à niveau du réseau pour gérer une production à grande échelle. Aucun gain d'efficacité n'est à prévoir non plus.
SMR : trop petits, trop tard
Imaginons le scénario idéal : certains projets franchissent les obstacles réglementaires d'ici 2027-2028, la construction débute au début des années 2030 et les premières unités commerciales sont mises en service d'ici 2035. Même dans ce cas, il faudrait construire et connecter des milliers de ces SMR dans le monde en 10 à 15 ans pour remplacer une part significative de la production d'énergie fossile. C'est un véritable cauchemar logistique, sans même parler de l'acceptation publique, des obstacles à l'obtention des licences, de l'approvisionnement en uranium ou de la gestion des déchets.
En revanche, pendant le temps nécessaire à la construction d’un SMR, l’énergie solaire, l’énergie éolienne et les batteries pourraient être déployées 10 à 20 fois, à moindre coût, dans des délais plus rapides et sans héritage radioactif.
Contrairement au nucléaire, ces technologies sont déjà modulaires, évolutives et éprouvées dans le monde entier, des déserts australiens aux toits allemands en passant par les centrales électriques californiennes.
À l'intérieur du réacteur : déchets et risques
Les partisans du nucléaire adorent souligner la « sécurité » des conceptions modernes. Certes, statistiquement, le nucléaire est relativement sûr par kWh. Mais c'est la seule source d'énergie dont le risque de défaillance catastrophique est non nul, et dont les déchets restent toxiques pendant des milliers d'années.
Alors pourquoi prendre des risques alors que nous disposons d’une énergie propre en abondance, sans risque d’explosion et avec des déchets recyclables ou inertes ?
Un rôle secondaire, pas l'acte principal
Soyons clairs, le nucléaire continuera probablement de jouer un rôle dans le mix énergétique de certains pays. La France et la Suède possèdent déjà des parcs. De nouvelles constructions pourraient avoir lieu en Chine ou en Corée du Sud, où les coûts et la planification sont rigoureusement maîtrisés. Mais pour la plupart des pays, en particulier ceux qui s'efforcent de décarboner rapidement, le nouveau nucléaire n'est pas la solution.
Les SMR, malgré leur marketing, ne sauveront pas la situation. Au mieux, ils resteront une technologie de niche pour des cas spécifiques : mines isolées, bases militaires ou pôles industriels sans alternative. C’est bien. Mais cessons de prétendre qu’ils sont la solution miracle pour l’énergie.
Dernier mot
Nous sommes dans une décennie décisive pour l'action climatique. Chaque euro, dollar ou yuan doit permettre de réduire au maximum les émissions par unité de temps et de coût. À cet égard, les SMR sont insuffisants. Le nucléaire, qu'il soit grand ou petit, est trop coûteux, trop lent, trop risqué et trop limité pour favoriser la transition énergétique.
Il est temps de calmer le battage médiatique autour du nucléaire et de miser sur les technologies déjà performantes : l'éolien, le solaire, les batteries, les pompes à chaleur, la flexibilité du réseau et l'hydrogène vert. Ce ne sont pas des rêves. Elles sont déployées dès aujourd'hui, à l'échelle du gigawatt.
Les SMR sont intéressants, certes. Mais en matière de décarbonation, nous n'avons pas besoin de licornes, mais de machines performantes.